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  • Photo du rédacteurPatricia Nagler

Je passe ma vie à… m’écouter ou à me nier ?....



Martine a 32 ans, elle est malade et manifeste de nombreux symptômes de mal-être. Son médecin lui a suggéré de venir me voir afin qu’elle puisse clarifier ses choix de vie. Elle dit ne pas se sentir bien dans son travail. Elle exerce son métier dans le Nord de la France. Elle gagne bien sa vie. Mais voilà, elle n’est pas heureuse. Elle souhaite être accompagnée dans sa recherche, elle souhaite y voir plus clair dans son cheminement.


En explorant ensemble ce qui peut susciter ce mal-être, elle commence à me raconter qu’elle exerce un métier de commerciale. Lorsque nous creusons sa motivation de départ à exercer un tel métier, nous en arrivons à parler de l’obligation qu’elle a ressentie, plus jeune, de rassurer ses parents face à l’angoisse qu’ils ressentaient devant la perspective de son avenir professionnel. Sa mère et son père, tous deux comptables dans une grande entreprise française, ont respectivement choisi leur propre métier afin de se sentir en sécurité sur le plan financier. Cette recherche de sécurité, ils l’ont transmise à leurs enfants. Martine et son frère Jean ont répondu aux attentes parentales. Martine en étant commerciale et Jean en étant banquier. Quant à Georges, il est le rebelle de la famille, celui qui dénote, la « fausse note » : il est musicien… Un métier d’artiste, « de bohémien », diront ses parents.


En discutant avec elle, je m’aperçois que Martine a des rêves : partir faire le tour du monde, monter une activité à son compte, être dans un métier d’accompagnement où sa créativité pourrait s’exprimer.


Nous faisons ensemble un bilan de ses possibles, de ses compétences et de ses acquis. J’exploite l’ensemble de ses réponses et je découvre avec elle des pistes intéressantes : les voyages, l’aventure, l’aide aux autres, la créativité, l’indépendance, l’auto-entreprenariat.

Elle sourit, en m’écoutant, puis, les larmes aux yeux, elle m’explique à quel point elle se sent soulagée. Martine prend conscience qu’elle répondait aux angoisses de ses parents en choisissant un métier dans lequel elle s’abîme. Elle se rend compte que son corps parle et lui dit : « Stop ! ».


Elle prend conscience qu’elle peut faire le choix d’être heureuse mais que cela suppose de désobéir aux injonctions parentales. Elle se dit qu’elle a le droit d’être heureuse et de construire un parcours qui lui est propre.


Réflexions


Martine est un exemple de ce que beaucoup croient et incarnent : il faut prendre une direction professionnelle et d’études, et parfois choisir une orientation de vie qui va satisfaire les croyances des parents, de la famille, quitte à se nier et à s’oublier.

Nous avons posé l’idée, avec Martine, que le véritable amour parental consiste peut être à laisser son enfant (qui n’en est plus un à 32 ans), prendre la direction qui lui convient, même si cela suppose de faire face à des échecs possibles. Enfant, n’apprend t’on pas à faire du vélo en s’écorchant les genoux ? Jeune adulte l’apprentissage de la conduite automobile ne se fait-elle pas en calant plus d’une fois ?


Martine est sortie de nos entretiens en se disant qu’il est peut être temps pour elle d’écouter son corps, d’entendre son être profond, qui ne veut plus de la vie que ses parents ont rêvé pour elle. Elle s’est dit qu’il était temps pour elle de réfléchir à des projets à courts, moyens et longs termes où elle pourra s’écouter, et peut être, partir en voyage avec son compagnon.


Martine est en chemin pour se dire qu’elle peut peut-être s’autoriser à être heureuse en activant ses potentiels qui correspondent à ce qu’elle est profondément. Elle se dit qu’elle peut peut-être se donner la Permission d’être heureuse, parce qu’elle en a envie et que la vie est courte. Et si elle s’autorisait à ETRE elle-même, se dit-elle ?...

Quelques semaines après, je l’ai revue, elle m’a annoncé qu’elle avait programmé un voyage en Asie, avec son compagnon et qu’elle comptait se remettre au Chinois, une langue qui l’a toujours fascinée. Elle a par ailleurs décidé de s’orienter vers un métier de guide de voyages.

Une des questions qui s’est posée dans cet accompagnement était de savoir si, sur sa tombe, Martine préférait voir écrit : « A vécu sa vie à rassurer ses parents » ou « A passé sa vie à s’écouter et être heureuse ».

Elle semble y avoir répondu avec dynamisme.

N’est ce pas une question que l’on pourrait tous se poser ?......

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